Natacha Triadou nous a confié avoir découvert la Chapelle des Pénitents de Cournonterral grâce à notre site Internet. Puisse-t-il nous faire rencontrer d’autres personnalités aussi talentueuses, passionnées et chaleureuses. Sa prestation, «le violon virtuose», mérite pleinement son intitulé, tant elle fait preuve de surprenante dextérité pour exécuter des oeuvres réputées pour leurs embûches et difficultés. Elle présente ces oeuvres avec science et enthousiasme, toute entière vouée à son désir de faire partager sa passion. D’abord surpris et quelque peu déconcerté par des univers sonores peu conventionnels, le public se laisse vite embarquer pour ce voyage ponctué d’oeuvres diverses, mais toutes marquées par des sons inhabituels, parfois étranges, mais toujours marqués par une profonde expression poétique. Des auteurs qu’elle nous présente, certains sont parfaitement connus, d’autres n’ont pas franchi les portes de la renommée, ce qui n’empêche pas Natacha de leur déclarer son admiration et sa révérence. De toute l’histoire de la musique et du violon que déroule Natacha, la référence centrale revenant à Paganini. Elle termine son concert par un hommage à son maître, Lord Yehudi Menuhin, dont le centenaire de sa naissance, cette année est passé sous le silence de l’oubli, tout à fait injustement, tant par rapport à son immense talent, que par ses engagements humanistes marqués par le courage et la générosité. Il est probable qu’il a su transmettre à son élève Natacha autant de sa science musicale que de sa générosité.
M. P. 

NATACHA TRIADOU découvre le violon à l'âge de 4 ans et se produit en public deux ans plus tard !
Sa formation commence au Conservatoire de Toulouse où elle obtient à 13 ans la Médaille d'Or de violon décernée par un jury prestigieux ( Quatuor Ysaye , Michel Plasson …)
   Sa rencontre avec Lord Yehudi Menuhin est déterminante : impressionné par son jeu, il lui demande de venir étudier dans son école près de Londres. Elle poursuivra sa formation à la Musikhochschule de Lûbeck, puis en Suisse, à l'Internationnal Menuhin Academy . Son parcours lui permet de travailler auprès des plus grands maîtres de la scène musicale internationale.Son amour de la musique, sa joie de la partager avec tous, l'ont conduite à se produire lors de nombreux concerts, en soliste avec orchestre, en récital, ou en formation de chambre .
   Avec ce concert, « Violon Virtuose », Natacha Triadou propose un voyage musical du 17° au 19° siècle avec des compositeurs et des œuvres qui ont porté, dans leur époque, l'esthétique sonore et la technique du violon dans des limites extrêmes.

 

Pour ce concert exceptionnel Natacha Triadou prend le temps de présenter chaque compositeur et chacune des œuvres, en les situant dans leur temps et en soulignant les différences de styles.
     Au programme: Bach , Locatelli , Biber , Saint-Lubin, Paganini …
MB


Bref aperçu d'une partie de l'exposition des gravures de Raphaël Kleweta et des dessins et aquarelles de Benoît Puech


C’est une musique «sans tambour ni trompette» que nous ont offert samedi 24 octobre les musiciens du groupe Gadjo Swing, Bernard Delmas au violon, Jacques Périer à la guitare solo, Mathieu Puech à la guitare d’accompagnement et Raphaël Broussier à la contrebasse. De la musette au swing, ils ont revisité le répertoire de Django Reinhardt. Ce génial musicien avait commencé la musique dès l’âge de quatorze ans au violon et au banjo dans des orchestres de bal. C’est à la suite d’un accident dont il fut victime, l’incendie de sa roulotte, qu’il fut amputé de trois doigts à la main gauche. C’est avec ses deux doigts valides qu’il arriva à créer son style si particulier. C’est aussi sa rencontre avec le violoniste Stéphane  Grapelli qui fut décisive pour la suite de sa carrière, à eux deux ils créent un nouveau style basé sur une section rythmique assurée par une guitare et une contrebasse et une section mélodique reposant sur une guitare et un violon.  Considéré comme un guitariste majeur de l’histoire du jazz, Django Reinhardt  a encore de nombreux adeptes. C‘est toute cette histoire que nous a conté Bernard Delmas en présentant chaque morceau de ce concert qui a vite conquis le public de la chapelle.

Jean Reinhardt dit Django Reinhardt  (1910-1953) a commencé à jouer dans l’orchestre de ses parents du violon, du banjo et puis de la guitare. Rapidement il acquiert une certaine réputation et enregistre même un disque en 1928. Il devient vite un musicien réputé et il est engagé pour jouer à Londres. Mais un incendie qui s’est déclaré dans la roulotte dans laquelle il vit, va en décider autrement. Gravement brûlé surtout à sa main gauche, son avenir d’instrumentiste est sérieusement compromis. Opéré le 23 janvier 1929, il ne lui restera plus que deux doigts à la main gauche. Pour sa rééducation son frère lui offre une guitare. C’est à cet instrument qu’il va se consacrer et inventer une nouvelle technique guitaristique.  Il retrouva une virtuosité incroyable d'autant qu’il n'utilisait que deux doigts. En 1931, Django rencontre Stéphane Grappelli, ensemble ils créent le Quintet du hot Club de France. De cette collaboration va naître une musique novatrice et de nombreux chefs d' oeuvres. Ils jouent un peu partout en Europe. En 1939, Duke Ellington souhaite les inviter aux Etats-Unis. Mais la guerre est déclarée, Grapelli se réfugie en Angleterre, Django reste en France. Ce n’est qu’en 1946 que Django peut se rendre aux Etats-Unis. Il fait sensation auprès du public, mais indiscipliné, souvent en retard ou absent aux concerts, la critique ne lui fait pas de cadeaux. Rentré en France, quoique considéré comme le plus grand guitariste de jazz, il ne joue plus que de temps en temps, mais enregistrera de 1949 jusqu’à sa mort de très belles plages qui sont encore d’une étonnante modernité.

C’est ce répertoire qui comporte de nombreuses pièces d’anthologie que les musiciens du groupe GADJO SWING, Bernard Delmas au violon, Jacques Perier et Mathieu Puech aux guitares, Raphaël Broussier à la contrebasse, ont choisi de défendre. Basés à Aurillac où ils se produisent fréquemment, c’est la première fois qu’ils viennent jouer dans la région et c’est la chapelle des pénitents de Cournonterral qu’ils ont choisie pour cette première. Bernard Delmas, fait également oeuvre pédagogique en replaçant chaque thème musical dans l'histoire souvent romanesque de Django. Les membres de l’association Scène & Galerie de la chapelle espèrent que le public viendra en nombre partager avec eux cette musique festive et savante.

A voir sur le net cette vidéo et celle-ci:


dimanche 11 octobre à 15h

projection du film de Yann Artus Bertrand "Human


HUMAN est un dyptique de récits et d’images de notre monde offrant une immersion au plus profond de l’être humain.
À travers les témoignages remplis d’amour, de bonheur, mais aussi de haine et de violence, HUMAN nous confronte à l’Autre et nous renvoie à notre propre vie. De la plus petite histoire du quotidien jusqu’aux récits de vie les plus incroyables, ces rencontres poignantes et d’une sincérité rare mettent en lumière ce que nous sommes, notre part la plus sombre mais aussi ce que nous avons de plus beau et de plus universel. La Terre, notre Terre, est sublimée au travers d’images aériennes inédites accompagnées de musique tel un opéra, qui témoignent de la beauté du monde et nous offrent des instants de respiration et d’introspection.

Le collectif Arkitu: Daniel Ferrer, Gom's, Gil, Lydi, Marion de la Fontaine,
http://arkitu.canalblog.com/


MICHEL AVALLONE                                                                           "Je suis enchanté"                                                               samedi 10 octobre

     Samedi 10 novembre, la chapelle des pénitents a accueilli, une fois de plus, des artistes de grand talent. Michel Avallone , auteur-compositeur, a donné son nouveau spectacle, guitare en bandoulière, accompagné par Dorine Duchez , à l'accordéon, aux percussions et même à l'alto .
Ce fut un spectacle tout en ravissement comme le suggèrent l'affiche  du concert et la jaquette du nouveau CD « Je suis enchanté ».
       Michel Avallone nous a touché profondément par une large palette d émotions sincères,  convaincantes, avec, dans ce nouveau cru, une bonne dose d'engagement, d'humour et de dérision, même et surtout pour évoquer les contradictions et les misères de ce monde. Les compositions musicales jouent admirablement sur les couleurs avec le ukulélé et l'alto,  mais aussi sur les rythmes extrêmement variés qui relancent constamment l'attention sans jamais lasser . Les musiques sont portées par sa guitare énergique mais non sans finesse, les paroles par sa voix ample, chaude et profonde. L'accordéon  complice de Dorine Duchez, d'une remarquable qualité tant par la technique que par la sonorité complète admirablement l'ensemble. Sur scène, Michel Avallone glisse son expression essentiellement dans son visage, ses regards, ses mains, et les textes n'en sont que mieux servis. En cadeau nous eûmes une belle interprétation de « La marine » de Brassens et une reprise de son célèbre « Tango de Palavas » .
      Un public particulièrement enthousiaste qui ne put retenir son rire avec la chute de la chanson Réunion familiale : «j'épouserai ...une orpheline ! » Mais je n'en dis pas plus, à vous de suivre l'agenda artistique de Michel Avallone et d'aller vers lui.

M.B.

L’association des Amis de la chapelle, Scène et Galerie poursuit sa programmation pour le plus grand plaisir, à l’évidence, du public qui vient trouver là des spectacles de qualité dans une atmosphère chaleureuse et décontractée. Samedi 10 octobre c’est Michel Avallone, il abandonne son nom de scène Avalon pour retrouver son patronyme, qui sera «enchanté» d’occuper  la scène de la chapelle. Bien connu dans notre commune et bien sûr au-delà, pour ses différentes prestations et les cours de guitare qu’il dispense patiemment à de nombreux élèves, il viendra nous présenter les nouvelles chansons de son dernier album, justement intitulé «Je suis enchanté». C’est un bouquet de chansons colorées et variées qu’il viendra présenter, un bouquet, tel celui qu’il tend sur la pochette de son CD, venant briser la grisaille ambiante. Auteur des textes et de la musique, Michel donne également toute la mesure de son talent sur la scène. Volontiers désinvolte, il établit d’emblée le contact avec le public dans une complicité dégagée de toute affectation. Excellent guitariste, il aborde  une variété de genres musicaux, solidement accompagné par sa fidèle complice Dorine Duchez à l’accordéon et aux choeurs et Claude Delrieu à divers instruments, accordéon, guitares, banjo, percussions. Une très bonne soirée en perspective à ne pas rater samedi 10 octobre à 21h à la chapelle des pénitents de Cournonterral, tarif 10 euros, réduit 8 euros, gratuit pour les moins de 12 ans, réservation au 06 76 63 36 07 ou penitent.cournonterral@gmail.com


LES FILLES DE VOIX & LES MÂLES POLIS                    Groupes vocaux                                                                                DIRECTION fARIDA BORDAS                                              Samedi 3 octobre à 21h

    Les mâles polis et les filles de voix ont offert, samedi 3 octobre, un superbe concert de musiques du monde. Farida Bordas, artiste spécialiste de la voix et du rythme et chef de chœur, a montré toute l'exigence de son travail de technique vocale et de musicalité avec ces deux groupes. Un travail subtil qui a su remarquablement préserver ce qu'il y a de plus important et trop souvent oublié, la complicité, les émotions et l'engagement des chanteurs dans le plaisir et la joie.
    En première partie Les filles de voix, ensemble de huit femmes aux couleurs d'arc en ciel, ont donné un programme tout en finesse, avec des chants populaires français, brésiliens et bulgares . Mais aussi une reprise du trio Esperanza, un chant extrait du Temps des gitans, et même Au pays d'Aragon de notre Bobby.
     En deuxième partie Les mâles polis, chœur de neuf hommes, ont tenu la même qualité, le même enthousiasme, la même passion. A leur répertoire, des chants traditionnels de Moravie, de Corse, une reprise du groupe Malicorne, « Colchique dans les près » et en prime, un très bel arrangement de « Couleur café » de Serge Gainsbourg... Pour le final, les artistes se sont rassemblés en un seul chœur autour de deux chansons, et nous ont offert une  sortie de scène brillante avec voix, percussions de pieds, frappes de mains, et claquements de doigts, participation d'un public largement conquis.

M.B.


Animé par Corinne Henry - yoga du son - et Delphine Danino - musicienne
Le voyage sonore méditatif est une invitation à une détente profonde et une harmonisation intérieure, une invitation à laisser voyager votre corps et votre esprit au son des instruments très variés  et de la voix.
Bols, tambour, guitare, carillons, n’goni et d’autres instruments accompagnés de chants.
A vivre allongé ou assis, selon vos besoins. Prévoir tapis  de sol et couverture pour votre confort.
Le voyage sera suivi d’un cercle de chant participatif -mantras chantés, chant spontané. Ce sont des chants méditatifs qui participeront à ce bien-être déjà installé par le voyage sonore.
Participation libre et consciente
Vous choisissez la valeur que vous attribuez à ce que vous avez reçu et également en soutien à nos activités!

Renseignements et inscriptions:
delphine.muse34@gmail.com  - 06 73 83 41 42


"Un vingt-deux de septembre au diable vous partites,
Et, depuis, chaque année, à la date susdite,
Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous...
Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre,
Plus une seule larme à me mettre aux paupières:
Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous."

(Le vingt-deux septembre)
L’été finissant et l’automne pressenti est une période qui sied à merveille à Brassens et à son univers poétique. Né un vingt-deux octobre, mort soixante ans plus tard un vingt neuf octobre, c’est entre temps, un seize octobre, en 1953, qu’il sort de l’anonymat et connaît enfin le succès lors de son premier grand récital sur la scène de Bobino.
"Cette saison c'est toi ma belle qui a fait les frais de son jeu
Toi qui a payé la gabelle, un grain de sel dans tes cheveux.
C'est pas vilain les fleurs d'automne et tous les poètes l'ont dit
Je te regarde et je te donne mon billet qu'il n'ont pas menti."

(Saturne)
Mais Brassens préfère la dérision à la nostalgie et à la mélancolie généralement associée à la «saison funeste». Les regrets ne font pas partie de ses préoccupations. C’est donc en toute logique que «en souvenir de vous», le spectacle proposé par Marie d’Epizon s’inscrit dans la ligne du charme et de la délicatesse propre au poète. De plus la voix élégante de Marie nous pousse à une écoute plus aiguë qu’à l’accoutumée de ces chansons que l’on a tant et tant entendues. Est-ce l’effet d’une voix féminine, et pas n’importe laquelle, sur des textes somme toute assez virils et parfois assez crus, le décalage entre une certaine ingénuité de l’interprétation et l’âpreté des thèmes abordés ? Mais la surprise laisse vite la place au ravissement tant Marie a pris possession de l’univers poétique de Brassens et nous y amène pour une balade délicate et sans concession, solidement soutenue par la  rythmique de la contrebasse de Jean-Pierre Barreda et l'ingéniosité de Thomas Fontvieille qui assure sur sa guitare toute la finesse de la musique du poète sétois. le plaisir fut partagé unanimement par le public qui s’empressa de la féliciter pour cette magnifique prestation lors du pot offert par l'association..


vendredi 18 septembre 2015                                            marie d'epIzon CHANTE BRASSENS                                         "En souvenir de vous"

Aujourd'hui, les interprètes de Brassens de tout poil ne manquent pas, et c'est très bien ainsi ! On trouve des versions relativement fidèles avec guitare et basse, d'autres plus originales, des rythmes jazzy, latino, des groupes qui exploitent très bien toute l'invention mélodique et harmonique des musiques du poète , quelquefois même au détriment du texte . Mais les interprètes féminines sont rares, hormis quelques reprises glissées subtilement dans un répertoire personnel.
Auteur compositrice interprète, conteuse, Marie d'Epizon , artiste de grand talent, aujourd'hui largement reconnue pour ses interprétations délicieuses de Barbara ainsi que pour ses créations personnelles comme « Les desseins de pensées » a donné floraison à tout un bouquet de chansons de Brassens d'une rare beauté , respectueusement nommé « En souvenir de vous ... ».
La diction est parfaite, la voix est belle, sensible, douce, différemment colorée au gré de la chanson. Mais c'est aussi une voix de femme bien affirmée, qui assume parfaitement le dit et le non-dit d'un texte, sans aucune censure. Elle sait être, tour à tour, tendre, provocante, espiègle, coquine parfois, mais toujours avec le ton juste.
Bien entendu son choix de chansons n'est pas innocent : » Brassens misogyne ? , que nenni ! »
Jugez vous-même : Pénélope, Les passantes, Saturne ...mais je ne veux pas dévoiler ici tout le bouquet.
Pour ce concert poétique Marie d'Epizon s'est entourée de Thomas Fontvielle à la guitare et Jean Pierre Barreda à la contrebasse, deux excellents musiciens de jazz que l'on ne présente plus. Arrangements aux couleurs et aux rythmes subtilement adaptés à chaque texte. Efficacité et musicalité au rendez-vous , bref , un trio qui fonctionne à merveille !
Que les deux musiciens me le pardonnent, mon coup de cœur va au texte « Le blason » que Marie a choisi de dire, il fallait oser . Libérés de la musique, les mots parlent, les césures sont repensées, les alexandrins sont contractés ou dilatés au service du texte ; un véritable petit bijou .
Bien sûr ! Nous aimons Brassens par Brassens , cette voix aimée de frère, de père , de grand-père qui nous prend aux tripes et aux neurones, qui nous parle au cœur. Des enregistrements sont là, sous nos oreilles, nous les avons passés, et nous les passerons encore, tant et tant de fois ! Mais , et ce n'est pas le maître qui me contredira, la poésie est faite pour vivre et ne saurait rester captive, que ce soit dans un pavé de disques ou dans une ridicule clé USB. La chanson et la poésie sont des objets de la quatrième dimension , laissons les y vivre...
En tout cas, par un texto céleste, le poète nous a promis d'être présent auprès de Marie d'Epizon ce soir là. Ne laissons pas seuls la princesse et le croquenote dans la chapelle, ils seraient capables de tout !

MB



Samedi 22 août 2015 à 21h                                                      GUY RENAUX, guitare-voix,                                               PATRICK HANNAIS, voix                                                                et MARC JORDAN à la trompette                                   interprètent BORIS VIAN

Ce samedi à Cournonterral, c'est un très beau spectacle qui a résonné dans la Chapelle et qui a largement conquis le public venu à la rencontre de Boris Vian. Trois artistes qui se complètent très bien ont revisité de façon originale un vaste répertoire . Au chant et à la guitare, Guy Renaux, voix légère, retenue, et non moins satirique qui offre des chansons tubes comme « J'suis snob » mais aussi des perles moins connues comme « Barcelone ». Pour les textes dits, le comédien Patrick Hannais à la voix de grande présence et de ton juste, s'approprie remarquablement des textes forts et peu entendus, comme « Le prix d'un parlementaire » (parlementeur !) ou « La rue Watt ». Quand à la trompette chère à Boris, Marc Jordan séduit par la beauté du son en soliste, mais aussi par la recherche des effets de timbres et la discrétion de son jeu . Le trio avait choisi de jouer en acoustique, excepté une légère amplification de la guitare, ce fut un très bon choix; le talent des artistes et la pierre de la chapelle ont donné le meilleur du son . La soirée s'est finie par le traditionnel pot de l'amitié qui permet un échange intéressant entre les artistes, le public et les membres de l'association, avec encore les échos de Boris Vian dans nos têtes: " Je bois, systématiquement ..."

MB


A trois, ils ne sont pas trop pour évoquer l’univers protéiforme de Boris Vian.
 "A la fois ingénieur, poète, écrivain, trompettiste, chanteur, journaliste, traducteur et pataphysicien, tout à tour anticonformiste et velléitaire, professionnel et excentrique, grave et drôle, blanc et noir... Pressé par le temps, la hantise de la mort, et la nécessité absolue à la fois de tout connaître et de tout dire, Boris Vian, alias "Docteur Gédéon", "Molle" ou "Bison ravi", tour à tour "prince de St Germain des Prés", "trompinettiste", "Pic de la Mirandole moderne", ou encore "satrape", n’en finit pas de nous étonner."
 C’est à travers la chanson qu’il donne libre court à sa fantaisie et sa créativité. Séduit par le format court qui lui convient parfaitement, il a écrit près de cinq cents chansons. Certaines deviendront des "tubes" -terme qu’il a lui-même inventé pour désigner une chanson à succès- et s’il n’a pas eu la reconnaissance de son vivant, ses chansons ont séduit et séduisent encore nombre d’interprêtes.
GUY RENAUX, guitare-voix, PATRICK HANNAIS, voix et MARC JORDAN à la trompette revisitent l’oeuvre, illustrent par leurs choix et leurs interprétations l’esprit tour à tour léger, tendre, dérisoire, satirique, revendicatif, loufoque, émouvant, de Boris Vian (1920-1959), auteur prolifique dont les écrits, plus de soixante ans plus tard, touchent encore par leur modernité.

MP


CHRISTINA ROSMINI sur la scene de la chapelle

C’est à un spectacle de grande qualité que le public fut invité en cette soirée du 8 août. Ce qui caractérise Christina c’est non seulement sa vivacité, son engagement, sa tolérance, l’intelligence de ses textes, l’éclectisme de ses musiques, et bien d’autres qualités encore, c’est aussi sa verve méditerranéenne qu’elle exerce avec perspicacité entre deux chansons, révélant quelques confidences sur ses origines, ses parents, son itinéraire, son métier...  C’est avec pudeur et délicatesse que se livre cette magnifique artiste. C’est avec passion qu’elle nous parle de ses talentueux ainés qu’elle admire : l’incroyable Violetta Parra (dont un merveilleux film retrace la vie), Etienne Roda Gil, prolifique auteur de chansons, Federico Garcia Lorca sur lequel elle prépare un spectacle.  De ses parents, dont elle parle avec tendresse et admiration, elle dit avoir hérité de sa mère son sens artistique, son goût pour la musique et la danse, de son père, l’engagement social et politique. De ses origines méditerranéennes elle cultive une curiosité infinie pour les différentes cultures, et un grand respect pour les différents peuples qui les portent.
Nous reparlant de son père, nous apprenons qu’il fut député européen de 1989 à 1994. Et il fut aussi président du collège des fondateurs de la fédération Léo Lagrange, cette fédération qui affirme haut et fort «son combat pour une société plus tolérante, plus juste, plus responsable». C’est là un des traits de cette notion que quelques bien pensants peuvent juger désuète et qui pourtant, pour les membres de l’association des Amis de la Chapelle, porte intacte toute sa pertinence, celle d’éducation populaire. C’est dans cet esprit que s’inscrivent les membres de l’association Scène & Galerie de la Chapelle dans un programme varié de concerts, expositions, conférences...toujours caractérisés par la qualité et la richesse culturelle et poétique.

 C’est donc avec un immense plaisir que nous avons reçu Christina Rosmini, généreuse et déterminée et son accompagnateur guitariste, Bruno Caviglia,  discret mais redoutablement efficace, pour ce voyage,  ponctué d’enrichissantes escales,  sur les rives de la Méditerranée.

Samedi 8 août 2015 à 20h30                                     CHRISTINA ROSMINI                                                             AUTRES RIVAGES

Une écriture élégante et précise, des mélodies sensibles et gracieuses, une magnifique présence en scène, une voix chaude et puissante aux accents ibériques, c’est avec tous ces atouts que Christina Rosmini viendra se produire samedi 8 août à la chapelle des pénitents de Cournonterral, dans le cadre du programme de Scène & Galerie de la Chapelle. Pas étonnant que cette artiste complète ait séduit Richard Martin, maître incontesté de la chanson de qualité en son théâtre Toursky à Marseille, promenade Léo Ferré. Il est des adresses qui ne trahissent pas leurs promesses. C’est avec le guitariste, Bruno Caviglia que Christina se produira et nous présentera son nouveau spectacle «Autres rivages», ancré en Méditerranée sur les thèmes du voyage et de l’exil. Un très beau spectacle en perspective dont vous pouvez déjà goûter les prémices sur le site de Christina.


VENDREDI 17 JUILLET 2015                                              CAROLINE ET SON ACCORDÉON

C’est à un tour de chant intimiste, généreux et talentueux, que nous a invités Caroline dans la chapelle  des pénitents de Cournonterral. Tour à tour drôle, tendre, audacieuse, elle construit son répertoire au fil de ses envies et des réactions du public, avec tout de même une préférence pour Bobby Lapointe et ses mots croisés et turbulents, qu’elle interprète à merveille dans une diction habile et appliquée, ce qui n’est pas des plus simples pour les textes du piscénois halluciné. C’est un répertoire intelligemment choisi, revisitant Trénet, Bourvil, Brassens, Leprest et tant d’autres, qu’elle égrène avec un plaisir évident et gourmand. Le public en redemande, la connivence s’établit rapidement et la soirée se poursuit en toute simplicité sous le charme de la poésie bien soutenue par la maitrise du «piano du pauvre». 


Accueilli par les membres de l’association «Les amis de la chapelle», Tana Rhissa, en costume traditionnel, a suscité la curiosité, samedi 13 juin 2015, sur le marché de l’Esplanade, la municipalité ayant fait le nécessaire pour faciliter son installation. L’après-midi, il a pris position dans la chapelle des Pénitents, disposant de sa maigre panoplie d’outils, il a pu faire preuve de son savoir-faire et de sa dextérité en matière d’orfèvrerie.
Originaire du Niger, considéré comme un des plus grands artisans bijoutiers de cette région, il milite pour la défense et la reconnaissance des artisans de son pays.  « Je représente l'Union des coopératives d'Agadez, qui regroupe 72 coopératives d'artisans. Sur les 120 000 habitants d'Agadez, la moitié sont des artisans, maroquinerie, couture, vannerie, tissus batik, broderie à la main, sculpture, mais aussi bien sûr bijouterie. Les artisans perpétuent des traditions touaregs, en formant également de jeunes apprentis. »
Les Touaregs vivent dans des conditions difficiles, liées à la déstabilisation et l’insécurité dans leur région, mais aussi aux conditions climatiques extrêmes, la raréfaction de l’eau et l’avancée du désert.
Tana a vite conquis par sa personnalité et son talent toutes les personnes qui l’ont accueilli et toutes celles, nombreuses, qui sont venues lui rendre visite à la chapelle des pénitents. Très curieux de notre mode de vie et très satisfait de son expérience à Cournonterral, il est probable que nous aurons l’occasion de le revoir parmi nous.



Cournonterral, comme ses voisines et au-delà, possède dans son patrimoine une Chapelle des Pénitents. La plupart modestes, ces bâtisses présentent parfois des architectures plus originales. Elles sont surtout le dernier témoignage d’une histoire qui s’étendit sur plusieurs siècles : celle des confréries de pénitents. C’est cette histoire très mal connue, suscitant parfois craintes et suspicion, que nous vous proposons de découvrir. Car au-delà de la religion catholique qui imprégna de sa morale et de ses rituels toute la société jusqu’à la Révolution, l’histoire des ces compagnies est aussi l’histoire de groupes d’hommes et de femmes présents et actifs dans la plupart de nos communes qui nous laissent des exemples d’entraide et de solidarité, de traditions et de fêtes témoignant d’un désir et d’un besoin de bien vivre ensemble auxquels nos sociétés modernes ont peut-être renoncé ou essayent de renouer. Aussi n’est-il sans doute pas inutile de revisiter un passé qui nous est aujourd’hui étranger mais dont nous pourrions être, d’une façon ou d’une autre, les héritiers, et qui peut nous permettre, d’une certaine manière de décrypter le présent.


Une cinquantaine de personnes est venue écouter l’exposé de M. Louis Sécondy sur l’histoire des confréries de pénitents. Un public attentif et intrigué par cette histoire longue de plusieurs siècles, parsemée de conflits et d’ambiguïtés mais aussi d’engagement social et d’altruisme. M. Guy Laurans, sociologue qui a écrit une passionnante étude sur les pénitents (Les Confréries de Pénitents en Bas-Languedoc - L’Humilité et la Gloire 1999) est ensuite intervenu pour répondre à quelques questions du public et parler plus particulièrement de la renaissance de ces confréries et tenter de répondre à cette question : que peut bien signifier à notre époque un engagement dans une confrérie de pénitent ?
La conférence a été suivie d'un apéritif offert par l’association Les Amis de la Chapelle au cours duquel la discussion s’est poursuivie.