Jeudi 17 août, sous un ciel particulièrement clément, était organisé la dernière soirée de la saison dans le domaine de la Croix Saint Julien à Cournonsec, une occasion particulièrement réussie d'apprécier au cours de cette chaleureuse manifestation la gamme riche et délectable des vins du cru et des produits proposés, moules, charcuterie, fromages... Le tout en musique et chansons.


Graines d'ananar
Par Max Boyer et Lise Andréa accompagnés par Michel Ségarra
Dimanche 4 juin 2017 à 21h
Caves du château de Pignan
Entré libre

Sous les pavés la poésie, pas celle qui rampe, pas celle qui prend ses grands airs, pas celle qui s’emmêle les pieds dans l’emphase et la désespérance, mais celle qui n’hésite pas à lever le poing et défier les convenances et l’ordre établi. Cette poésie a une famille, une lignée dont Gaston Couté et Léo Ferré en sont des maillons, comme tant d’autres à différentes époques. Ce n’est pas non plus la poésie pontifiante. Loin de toute doctrine, Couté et Ferré, avec humour souvent, font de la contestation et la révolte un art de vivre et nous le lègue avec puissance et générosité. C’est cet héritage, ces graines d’ananar, que nous offrent avec talent et conviction Max Boyer, Lise Andréa et Michel Ségarra.

M. P.  


Vendredi 31 mars à 21h au centre culturel

Entrée libre, participation au chapeau

Sa courte vie, 1880-1911, Gaston Couté l’a presqu’exclusivement consacrée à la poésie. De son exode rural, du pays solognot natal aux cabarets montmartrois, son lyrisme ne cessera de dénoncer la misère, la révolte, les injustices... Insensible aux honneurs, il connaîtra tout de même une courte période de succès, porté par le goût des accents patoisants. Mais le patois pour lui n’avait pas de vertu exotique, il était au contraire enrichissement de la langue et volonté de réalisme. Il vécu ainsi une vie de bohème, déclamant ses poèmes dans les divers cabarets de la Butte, jusqu’au moment où ses chansons anarchistes et surtout pacifistes ne furent plus acceptées par un public contaminé par la propagande guerrière qui le conduira à la grande déflagration de 1914. Miné par l’alcool, la maladie, la misère, Gaston Couté s’éteindra à sa trentième année. Sa poésie ne rencontra pas la reconnaissance officielle, mais marquée par son authenticité populaire pour le fond et savante par la forme, elle ne cessa d’être portée par la chanson poétique.
La poésie de Gaston Couté a été chantée et l’est encore par nombre d’interprètes. MAX BOYER est un de ceux-là, qui le chante avec justesse et sincérité, jusqu’à ses paroles patoisantes qui loin de paraître surannées et insolites, ajoutent à la poésie un imaginaire riche et mélodique. Max Boyer le chante sur des musiques originales de sa propre création, subtiles et élégantes, qui marquent les textes d’une certaine intemporalité, que soulignent encore les arrangements que Max a signés avec Michel Ségarra, et qui sont parfois ponctués de quelques évocations à Satie ou Chopin, mais aussi Brassens , Brel et Ferré . D’une solide discrétion, le piano, sous les doigts diligents de Michel Ségarra, accompagne et enrichit cette poésie ardente et audacieuse. La voix de Lise Andréa vient ponctuer le récital de notes un peu plus douces, même si les textes qu’elle dit ou qu’elle chante avec calme et délicatesse n’en demeurent pas moins implacables.
M. P.
Association Sous l’aile des chansons


Auteur, compositeur, guitariste, Marianne Aya Omac commence la musique à l’âge de 9 ans et après 5 années de piano et la découverte de JOAN BAEZ, elle s’initie à la guitare. A l’âge de 18 ans, elle part vivre un an au Mexique où elle écrit ses premières chansons. A partir de 1992, c’est au cœur des rues de MONTPELLIER qu’elle forge ses premières armes. Durant 6 ans, 300 jours par an, les passants s’arrêtent subjugués et toujours plus nombreux, au point de former un public de fidèles qui plébisciteront son premier « vrai » concert en salle le 30 mars 1995.

En parallèle, elle rejoint le « Gospelize-it ! Mass Choir », meilleure chorale amateure de Gospel en Europe où elle chante durant 6 années en tant que soliste et s’initie à la direction de chœur auprès d’EMMANUEL DJOB.
Entre 1997 et 2005, c’est avec le groupe GINKOBILOBA qu’elle parcoure la France et enregistre deux albums autoproduits dont MAMACITA.

Après de nombreux voyages en Amérique Latine et plusieurs années dans le quartier gitan de Candolle à Montpellier, elle perfectionne ses connaissances et son amour pour la musique latine et gitane.

Les vendredi 25 et samedi 26 novembre prochains, c'est au JAM,
que Marianne Aya Omac fait son grand retour à Montpellier !
Elle y présentera son New Band, agrémenté d'un nouveau musicien pour cette occasion.
Ils seront donc 7 sur scène, pour la toute 1ère fois : 
Marius Welker et Benjamin Etur, ses 2 fidèles musiciens,
mais aussi Sarah Le Bret, Amandine Le Laurent et Aurélie Delhommeau aux choeurs,
ainsi que,nouveauté, Elvis Megné aux claviers.
Deux soirées où les surprises ne devraient guère manquer !
 
Lieu : Le JAM - 100 rue Ferdinand de Lesseps à 34000 Montpellier - 04 67 58 30 30
Début des concerts à 21h15
Tarifs : 20 euros (plein tarif) et 15 euros (réduit)

 


MAX BOYER, LISE ANDREA et MICHEL SEGARRA                             GASTON COUTE : AU VENT DE REVOLTE

L'association culturelle "SOUS L'AILE DES CHANSONS" se consacre à la promotion et la diffusion des œuvres de Gaston Couté et de ses successeurs dans les domaines de la chanson, de la poésie et des arts plastiques. Elle a produit le nouveau CD consacré aux poèmes de Gaston Couté mis en musique par Max Boyer et chantés par lui-même et par Lise Andréa, accompagnés au piano par Michel Ségarra. Un premier CD avait présenté quelques textes de ce poète éloquent et généreux malgré sa vie brève puisque né le 23 septembre à Beaugency dans le Loiret, il meurt à Paris le 28 juin 1911 à l’âge de 31 ans. Ecrivain, journaliste, poète et chansonnier précoce, c’est dans les cabarets de Montmartre qu’il connaît quelques succès. Anarchiste militant et pacifiste convaincu, il sera peu à peu écarté des scènes parisiennes par les bellicistes acharnés de ce début du XXème siècle qui finiront par réaliser leur rêve funèbre en 1914. Jusqu’au bout de sa courte vie il aura lutté sur les scènes qui voulaient bien l’accueillir et dans les journaux et revues telles La barricade et La guerre sociale. Tout en partageant la bohème de Satie, Carco, Mac Orlan, Max Jacob, Dullin, sûrement a-t-il croisé Apollinaire et Picasso. Il meurt dans le dénouement total alors qu’il devait paraître devant les tribunaux , poursuivi pour apologie de faits qualifiés crimes, après avoir écrit suite aux échauffourées du premier mai 1911 lors desquelles quatre policiers furent blessés : «Vous pouvez crever, tas de vaches / On n’ pleur’ pas les brut’s et les lâches !».
Victor Meric (1876-1933) qui fut un ami très proche de Couté, écrivit sur lui : «...Tout au long de cette œuvre vibrante, passionnée, circule la haine des préjugés et des superstitions religieuses, la haine des massacres guerriers, l’amour des misérables et des pauvres, l’amour de la terre… On comprend, quand on relit, aujourd’hui, ces poèmes et ces chansons, les ovations qui accueillaient le petit paysan, demeuré paysan, même à Montmartre. Et on comprend aussi le boycottage savant qui s’organisait autour de ce grand poète, d’ailleurs sans défense et qui cédait ses chefs- d’œuvre pour un louis...».
La poésie de Gaston Couté a été chantée et l’est encore par nombre d’interprètes. MAX BOYER est un de ceux-là, qui le chante avec justesse et sincérité, jusqu’à ses paroles patoisantes qui loin de paraître surannées et insolites, ajoutent à la poésie un imaginaire riche et mélodique. Max Boyer le chante sur des musiques originales de sa propre création, subtiles et élégantes, qui marquent les textes d’une certaine intemporalité, que soulignent encore les arrangements que Max a signés avec Michel Ségarra, et qui sont parfois ponctués de quelques évocations à Satie ou Chopin, mais aussi Brassens , Brel et Ferré . D’une solide discrétion, le piano, sous les doigts diligents de Michel Ségarra, accompagne et enrichit cette poésie ardente et audacieuse. La voix de Lise Andréa vient ponctuer le CD de notes un peu plus douces, même si les textes qu’elle dit ou qu’elle chante avec calme et délicatesse n’en demeurent pas moins implacables.
En 1907,  le maire de Saint Ay, où Couté était à l’école communale, lui demande de revoir les paroles de la Marseillaise, ainsi naîtra le poème la Paysanne qui s’achève ainsi :
 «...Semons nos blés, soignons nos souches !
Que l'or nourricier du soleil
Emplisse pour toutes nos bouches
L'épi blond, le raisin vermeil !...
Et, seule guerre nécessaire
Faisons la guerre au Capital,
Puisque son Or : soleil du mal,
Ne fait germer que la misère.»

Le CD se termine sur les chansons de  Alain Krezt, auteur-interprète grabellois, et de Bernard Dimey, autre probable digne héritier de Couté, tant pour la richesse de ses textes que pour son goût pour les boissons alcoolisées. Le CD est en vente sur le site de l'association Sous l'aile des chansons
Au Vent de Révolte, Max Boyer chante Gaston Couté avec Lise Andréa, accompagnés au piano par Michel Ségarra. Création graphique et maquette de Michel Puech.

Les oeuvres de Couté sont en accès libre sur le site.

M. P.


MEMOIRE EN IMAGES DE MONTBAZIN

 

Les éditions SUTTON se sont spécialisée dans les «mémoires en images», très abondamment illustrés d’anciennes cartes postales ou de photos d’archives particulières, ces livres se consultent comme un album à photos familial qui ravivent souvenirs, visages et modes de vie disparus. Au catalogue est à présent inscrit « Mémoire en Images de Montbazin » conçu par l’association Cercle de Recherches sur le Patrimoine Montbazinois. On y découvre ou se remémore les principaux évènements qui ont jalonné le XXième siècle dans cette petite commune alors essentiellement viticole. Témoignage d’un temps révolu, tant par les structures du village, que du patrimoine, du mode vie, que des relations humaines qui liaient cette population réduite à quelques familles. On y découvre aussi sur les cartes postales, pour la plupart assez rares, les personnages posant fièrement devant l’objectif. Et comme le dit si justement, dans la préface, Jean-Louis Coustol, ancien maire et membre de l’association : « ce récit de notre histoire collective s’adresse également à ceux qui, aussi bien hier qu’aujourd’hui, en s’installant parmi nous, apportent leur force de travail et ont leur propre manière d’aborder les évènements, et qui font que notre village reste une terre d’accueil tout en gardant sa propre identité. »
 Le livre a fait l’objet d’une présentation à la chapelle des pénitents de Montbazin par les membres de l’association CRPM.





Jeune Goinfre, le duo formé par Fabrice Brusson  (chant, guitare-basse et percussions) et Mike Katin (guitare) nous rappelle, avec leur dernier disque, “Enivrez-vous”, à la modernité de Charles Baudelaire. Avec dix-neuf titres, tirés des Fleurs du Mal ou des Poèmes en Prose, ils nous prouvent que le lyrisme de Baudelaire peut très bien s’accommoder de la guitare électrique et des rythmes énergiques et soutenus. Dans une diction parfaite, claire, avec juste ce qu’il faut d’intonation suggestive sans être incantatoire, Fabrice nous offre ces magnifiques textes dans un écrin de modernité renouvelée.  Pour ceux qui se souviennent avoir découvert Baudelaire grâce aux mises en musique de Léo Ferré, dans les valses tristes et les tendres mélodies, c’est une bien agréable surprise de se laisser emporter sous d’autres harmonies dans l’univers baudelairien. Chaque texte est empreint d’une ambiance musicale particulière  collant au thème et au style. Jamais reconnu de son vivant, n’ayant publié qu’un seul ouvrage, Les Fleurs du Mal, en 1857, qui restera interdit officiellement jusqu’en 1949, ce n’est que plus tard qu’il sera admiré pour la richesse de son style ainsi que pour la révolte contre l’ordre établi qu’il a incarné. Et c’est sans doute aussi pour cela qu’il nous parle encore tout auréolé une étrange modernité. M.P.


Un septième ou huitième album de MICHEL AVALON, quand on aime, on ne compte plus. Après s’être consacré à l’interprétation de Léo Ferré, le musicien parolier né à Sète revient à ses compositions personnelles, signant textes et musiques de ce nouveau CD judicieusement dénommé « je suis enchanté ».

Ravi de nous offrir ces musiques diverses et variées qui endimanchent ses textes empreints d’une poésie libre et décontractée, nous pouvons aussi l’imaginer enchanté de la perspective de se retrouver devant le public avec ce nouveau répertoire.

Car Michel Avalon, si nous l’écoutons avec un plaisir non dissimulé sur cet enregistrement  magnifiquement réalisé, c’est sur scène qu’il donne toute la mesure de sa dimension artistique.

Dans des arrangements tout en finesse et précision, sa voix singulière résonne amplement, harmonieusement soutenue par sa guitare ainsi que celle de Claude Delrieu, l’accordéon fidèle de Dorine Duchez ainsi que la contrebasse de Phyllipa Scammell. Michel Avalon dédie à sa ville natale « cette valse de Sète qui parle fort et qui roumègue », probablement aussi ce très beau texte «décor maritime» et termine avec humour avec un petit clin d’oeil à Renaud.

C’est donc avec plaisir que nous retrouverons le Montpelliérain d'adoption Michel Avalon sur scène à Cournonterral, le 10 octobre, pour la présentation de ce nouvel opus.

MP

Michel Avallone, un septième opus sans faute

Ajouté par Michel Kemper le 11 septembre 2015.

« Nous sommes les épaves / Échouées sur les rivages / Les déchets des multinationales / Où la déraison des états / Écrase notre raison / D’être… » Difficile, en écoutant cette chanson, Hommes, de ne pas revoir surgir en nous la photo de cet enfant kurde, Aylan, mort sur une plage. Le poète a toujours raison qui voit plus haut que l’horizon, que la ligne de flottaison…

Deux ans et demi après son nouvel opus de reprises de Léo Ferré, Michel Avallone nous revient (avec le nom d’Avallone et non plus celui d’Avalon), cette fois-ci avec ses chansons à lui, paroles et musiques. Et un joli trio de musiciens (Claude Delrieu, Phyllipa Scammell et Dorine Duchez) qui, avec lui, se partagent guitares acoustiques et électrique, banjo, violoncelle, accordéon, ukulélé et batterie. Si Je suis enchanté (comment voulez-vous, avec un tel titre, qu’il ne soit pas chroniqué sur NosEnchanteurs ?) est son septième album, ce n’est que son troisième entièrement fait main, paroles et musiques.

En treize titres, Avallone fait comme anthologie de la chanson : de celle poétique à celle plus agitée, du sérieux au léger. Si le bouquet qu’il tient sur la pochette est composé de fleurs et de fragrances différentes, le dedans du disque est fait pareil, bouquet de chansons variées, pour tous les goûts dira-t-on, qui surtout montrent superbement l’étendue du registre d’Avallone : des essais nucléaires sur l’atoll (« Les opticiens n’ont pas fait leur turbin… »), les yeux la bouche les nénés d’Églantine (tout en douceur coquine, on s’en doute), les mille pourquoi que nous inspire ce monde (Why ?), une Poésie des jours fériés chaloupée et exotique… Même une presque parodie de Renaud par Le tango de Palavas-les-Flots (en fait la nouvelle version d’une chanson déjà gravée en 2011), forcément différent de celui de Massy-Palaiseau. Et une belle chanson où le chanteur met du swing dans sa guitare et se dit être Gadjo dingo de Django, par admiration certes et « Pour fair’ la nique / Au ras du front / J’offrirais bien / Aux fils du vent / En guise de remerciement / Un élevage / De poul’ bien grasses / Pondeuses d’œufs / Pour leurs enfants ! »

Le large spectre de la chanson d’Avallone est tout entier contenu dans la chanson-titre, Je suis enchanté, qui conclue l’album à la manière d’une postface, faisant large catalogue (blues, chant poétique, variété, protest song, humour) de ce que peut être la chanson. Et de ce qu’est Avallone. Avec ce dernier vers qui ouvre plus encore l’horizon : « Toute la musique que j’aime / Vient de là… »

Y’a du Tachan et du Perret en Avallone, un peu de Brassens aussi (à qui, avec Valéry, Vilar et son père, il rend discrètement hommage sur Cette presqu’île) et un timbre qui parfois fait songer à celui de Pierre Bachelet, grave et éraillé. De tout ce qui fait une chanson populaire de qualité, accessible, sans jamais abdiquer ni la forme ni le fond.

Comme vous n’avez aucune chance d’entendre ce bien bel album à la radio, de le trouver dans les bacs à proximité de chez vous, commandez-le. C’est une des précieuses surprises de la rentrée.

 

Michel Avallone, Je suis enchanté, ExilProd 2015. Le site de Michel Avallone, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.